Le 26 mars dernier, Tafra a postulé à l’appel à projet de l’APEBI “Hackcovid” visant à mobiliser les nouvelles technologies en faveur du soutien à la gestion de la crise sanitaire actuelle. Tafra demeure à la disposition de tous les acteurs publics pour mettre en œuvre la proposition de projet ci-dessous, en particulier ceux qui disposent des données permettant sa réalisation : le Ministère de l’Intérieur, le HCP et le Ministère de la Santé.

Pour traverser la crise sanitaire dans les meilleures conditions, les pouvoirs publics mobilisent aujourd’hui toutes les ressources et les bonnes volontés du pays. Afin de contribuer à cet effort national, Tafra a formulé le projet « Mapping des populations vulnérables au Covid-19 », dont le détail est présenté ici. L’objectif de ce projet est de fournir aux autorités un outil d’analyse et de visualisation des données, permettant d’identifier géographiquement et démographiquement les îlots de vulnérabilité à la propagation de l’épidémie.

La méthodologie proposée s’appuie sur un traitement statistique des données du recensement de la population et de l’habitat (RGPH 2014), augmenté par les données sur les cas identifiés d’infection au Covid-19. Les données du RGPH permettent d’identifier au niveau du quartier la distribution des ménages les plus pauvres et de la population la plus âgée. Les données collectées sur les cas d’infection détectées permettent de localiser les zones géographiques où les risques de contamination communautaire sont les plus élevées. Ces deux informations combinées sur un système d’information géographique (SIG) permettent d’établir un mapping des risques sur la totalité du territoire. L’utilité attendue de cette initiative est de fournir un outil d’aide à la décision aux pouvoirs publics, leur permettant de :

  • Suivre en temps réel les poches de vulnérabilités, au fur et à mesure de l’évolution de l’épidémie,
  • Cibler les zones de vulnérabilités les plus exposées et y concentrer les moyens d’intervention de l’Etat (telle que l’application plus ou moins rigoureuse des mesures de confinement et le ciblage des aides socio-économiques),
  • Cibler les zones prioritaires de testing, lorsque cette capacité sera disponible à plus grande échelle,
  • Orienter les efforts de la société civile vers les zones où le besoin est le plus pressant.

Ce projet a également les limites suivantes :

  • Les indicateurs développés et leur précision géographique dépend de la qualité et de la précision des données dont disposent les pouvoirs publics. Par exemple, il n’existe pas, à notre connaissance, de jeux de données à l’échelle nationale sur la distribution des pathologies et morbidité. Or, ces données seraient extrêmement utiles pour affiner les indicateurs de vulnérabilités épidémiologiques ;
  • Le dernier recensement date de 2014. Il est cependant possible d’estimer l’évolution démographique depuis cette date, en termes de fécondité, espérances de vie et migrations ;
  • La protection des données personnelles et du secret médical reste une obligation légale. Il ne s’agit pas de dévoiler des données à caractères personnelles, et ces indicateurs peuvent être développés sans atteinte à ce principe essentiel.

Enfin, il importe de souligner que ce travail ne nécessite aucun moyen financier, uniquement l’accès à des données collectées par l’Etat, et dont l’exploitation devrait être, y compris hors temps de crise, une activité régulière des chercheur(e)s et des étudiant(e)s. En améliorant les moyens de riposte de l’Etat et de la société, l’accès à l’information publique peut contribuer à sauver des vies.

Lien de téléchargement du projet : Projet Identification Population.pdf